Comment faire une construction en pierre sèche dans la région rennaise ?

Comment faire une construction en pierre sèche dans la région rennaise

1. Étudier le terrain

Avant tout, il faut comprendre le sol. En Ille-et-Vilaine, les terrains peuvent être argileux, sablonneux ou rocheux.

Cette analyse détermine la profondeur de la base du mur et la stabilité de la structure. Un sol humide exigera un drainage plus soigné.

Il est recommandé de creuser une tranchée d’une vingtaine de centimètres pour poser les premières pierres, les plus grosses et les plus stables.

2. Choisir la bonne pierre

Dans la région rennaise, la pierre sèche se compose souvent de schiste ou de grès armoricain. Ces pierres locales sont abondantes et résistantes.

  • Le schiste, feuilleté et sombre, offre un aspect typiquement breton.
  • Le grès armoricain, plus clair et plus massif, assure une base solide.
  • Le granite, utilisé dans certaines zones, ajoute une touche plus rustique.

L’important est de sélectionner des pierres de tailles variées : les grandes pour la base, les moyennes pour le corps du mur, les petites pour les calages.

3. Monter le mur pas à pas

La construction en pierre sèche repose sur un principe simple : chaque pierre doit s’appuyer sur deux autres.

  1. Préparer la base : les pierres de fondation doivent être larges, plates et bien calées.
  2. Élever les assises : alterner les pierres longues et courtes pour croiser les joints.
  3. Remplir les interstices : insérer de petites pierres pour stabiliser l’ensemble.
  4. Pencher légèrement vers l’intérieur : un mur légèrement incliné vers le talus résiste mieux à la pression.
  5. Terminer par un couronnement : les pierres supérieures, plus larges, assurent la cohésion et protègent le mur des infiltrations.

C’est un travail minutieux, souvent réalisé à la main, pierre après pierre.

4. Gérer le drainage

L’un des secrets d’une bonne construction en pierre sèche, c’est la gestion de l’eau.

Laisser l’eau circuler naturellement évite les poches d’humidité. On peut prévoir une légère pente vers l’extérieur et un lit de gravier à la base pour favoriser l’écoulement.

Le mur ne doit jamais être complètement étanche. C’est sa porosité qui garantit sa longévité.

5. Entretenir et valoriser

Un mur en pierre sèche demande peu d’entretien. Un simple contrôle annuel suffit : vérifier que les pierres n’ont pas bougé, retirer la végétation trop envahissante, et repositionner les éléments si nécessaire.

Avec le temps, la nature reprend ses droits. Quelques mousses et plantes locales s’installent, renforçant le charme du mur.

6. Faire appel à un professionnel

La construction en pierre sèche requiert de la précision. Si le projet dépasse un simple muret, mieux vaut faire appel à un artisan spécialisé.

Autour de Rennes, plusieurs maçons et paysagistes se sont formés à cette technique.

Ces experts sauront adapter la structure au relief, au type de pierre et à l’usage prévu : mur de soutènement, clôture, jardinière, escalier ou aménagement paysager.


Conclusion

La construction en pierre sèche est bien plus qu’une technique. C’est un savoir-faire ancestral, respectueux de la nature, durable et esthétique. Dans la région rennaise, elle retrouve toute sa légitimité, portée par une nouvelle génération d’artisans soucieux d’authenticité et d’écologie.

Opter pour la pierre sèche, c’est choisir la solidité sans ciment, la beauté sans artifice, et la durabilité sans compromis. C’est aussi participer à la préservation d’un patrimoine local qui fait partie de l’identité bretonne.

Alors, si vous envisagez un mur, une terrasse ou un aménagement paysager, pensez à cette solution naturelle. Faites confiance aux pierres. Elles savent tenir debout depuis des siècles. Et entre les mains d’un bon bâtisseur, elles continueront à raconter l’histoire du pays rennais, une pierre à la fois.

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